Chers rêves,
Vous seuls comptez. Vous êtes mon espoir et je vis pour vous et en vous. Vous êtes sauvagerie et folie, les couleurs, les parfums, la passion, les événements qui adviennent. Vous êtes les choses pour lesquelles je vis. s'il vous plaît, faites-moi passer de l'autre côté.
Les rêves aident le monde de la vision à libérer notre conscience.
Les rêves en eux-mêmes ne suffisent pas à détruire la couverture de la morosité.
Les rêves auxquels nous donnons le droit de nous détruire nous aident à devenir des visions/à voir le monde de la vision.
Chaque jour, un outil affûté, un puissant destructeur, est nécessaire pour chasser la morosité, la lobotomie, le bourdonnement, la croyance en l'être humain, la stagnation, les images et l'accumulation. Quand nous cesserons de croire en l'être humain, quand nous préférerons penser que nous sommes des chiens et des arbres, nous commencerons à être heureux.
Une fois que nous avons entraperçu le monde de la vision (voyez ici à quel point le langage conventionnel obscurcit : NOUS comme si les gens étaient le centre de l'activité VOYONS ce qui est le centre de l'activité : pure VISION. En fait, NOUS sommes créés par la VISION. Y a-t-il quoi que ce soit de vrai ?) Une fois que nous avons entraperçu le monde de la vision, nous devons veiller à ne pas prendre le monde de la vision pour nous. Nous devons aller plus loin et devenir plus fous.
Kathy Acker, Sang et Sturpe au lycée, 1978, traduction Claro, 2005, Désordres, Editions du Rocher, p.47.
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