C'est alors qu'il amorça son explication. Il esquissa brièvement les vérités relatives à la conscience dont il avait déjà parlé. Il répéta qu'il n'y a pas de monde objectif mais seulement un univers formé des champs d'énergie que les voyants appellent les émanations de l'Aigle ; que les êtres humains sont faits des émanations de l'Aigle et sont par essence des bulles d'énergie luminescente ; que chacun de nous est enveloppé dans un cocon qui contient une petite partie de ces émanations ; que l'on accède à la conscience grâce à la pression constante que les émanations extérieures à notre cocon, appelées émanations en liberté, exercent sur celles qui se trouvent à l'intérieur de notre cocon ; que la conscience engendre la perception, ce qui se produit quand les émanations intérieures à notre cocon s'alignent avec les émanations en liberté qui leur correspondent.
La vérité qui vient ensuite est que la perception se réalise parce qu'il y a en chacun de nous un agent appelé le point d'assemblage qui sélectionne les émanations intérieures et extérieures pour l'alignement. L'alignement particulier que nous percevons comme étant le monde résulte de l'endroit spécifique où se situe notre point d'assemblage dans notre cocon.
Carlos Castaneda, Le feu du dedans, 1984, traduction Amal Naccache, Gallimard, 1985. Editions Folio essais, 1998, pp.164-154
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