samedi 1 février 2014

Antonin Artaud - le Mexique et le Peyotl (2/2)


"Si incroyable que cela paraisse, les Indiens Tarahumaras  vivent comme s'ils étaient déjà morts … Ils ne voient pas la réalité et tirent des forces magiques du mépris qu'ils ont pour la civilisation.
Ils viennent quelquefois dans les villes, poussés par je ne sais quelle envie de bouger, voir, disent-ils, comment sont les hommes qui se sont trompés"
C'est aussi un Surréaliste, qui n'ayant trouvé que fort relatif le déconditionnement absolu dont parlait le Surréalisme, s'en va, décidé à trancher en lui tous les liens. C'est encore un artiste qui ne s'est pas résigné à l'échec de sa tentative théâtrale - échec intérieur, échec en ce qui concerne sa propre réalité, car Artaud demandait au théâtre autre chose qu'une réussite artistique et sociale, attendait du théâtre autre chose que cette somme de découvertes formelles et artistiques qu'il nous a laissée et dont se réclame tout le théâtre d'aujourd'hui  - échec donc pour Antonin Artaud de cette tentative théâtrale, tentative qu'il disait lui-même mystique, et c'était dire que l'Art n'était pas un jeu, mais la Vie.
(…)
Le voyage au Mexique est la réalisation d'un très vieux projet, le prolongement dans les actes d'une  idée qu'Artaud portait depuis longtemps en lui ; une étape parmi d'autres du voyage mystique d'Antonin Artaud, mais certainement la plus décisive.


Danièle André-Carraz, L'expérience intérieure d'Antonin Artaud, Librairie Saint-Germain des Prés, 1973, pp. 46-50

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