dimanche 11 septembre 2022

Chacun de nous participe du cosmos via son cerveau droit

Mais supposons ... que nos esprits soient des champs d'énergie d'une certaine sorte, et que nous soyons fondamentalement des champs interactifs plutôt que des particules discrètes alors aucun problème théorique n'empêcherait de saisir une telle interaction entre les milliards de circuits cérébraux qui émanent de la noösphère et se réorganisent encore et toujours. Cependant, si vous conservez une vision "dix-neuvième siècle' de vous-même, en tant qu'organisme fragile, un peu comme une machine faite de différentes pièces - alors, effectivement, comment fusionnerez-vous avec la noösphère?



Vous êtes une chose unique et concrète. Et la 'chosité' est ce à quoi nous devons échapper dans le regard que nous portons sur nous et sur le monde. Selon nos points de vue les plus modernes, nous sommes des champs qui nous superposons - tous autant que nous sommes, animaux inclus, plantes incluses. C'est ce qui constitue l'écosphère dont nous faisons partie.

Mais ce dont nous ne nous rendons pas compte c'est que les milliards d'hémisphères gauches complètement égocentriques ont bien moins tendance à se prononcer sur l'évolution du monde que ne le fait la nosphère collective: cet esprit qui relie tous nos cerveaux droits et auquel nous participons tous.

C'est lui qui décidera, et, à mon avis, puisque cette vaste noösphère plasmique recouvre notre planète tout entière d'un voile ou d'une couche, il n'est pas impossible quelle puisse entrer en interaction avec les champs extérieurs d'énergie solaire et, de là, avec les champs cosmiques. Chacun de nous participe donc du cosmos - à condition d'écouter nos rêves. Et ce sont nos rêves qui nous transforment de machine en être humain à part  entière. Nous ne nous pavanerons plus, bardés de fer, ni ne régnerons plus sur nos petits royaumes, mais au contraire nous nous déploierons vers l'extérieur, prenant notre envol comme un champ d'ions négatifs (telle l'entité Ubik de mon roman éponyme): étant la vie et donnant la vie, mais sans jamais nous définir, car aucun nom, désormais, ne peut nous être donné.

"HOMMES, ANDROÏDES ET MACHINES" (1976). PHILIP K. DICK,  SI CE MONDE VOUS DÉPLAÎT.. ET AUTRES ÉCRITS. Anthologie établie et préfacée par Michel Valensi.  Traduit de l'américain par Christophe Wall-Romana. Editions de l'Eclat, 1998.

vendredi 9 septembre 2022

Taisha Abelar : la respiration du soleil

C’est pourquoi tu dois cultiver le jardin et absorber son énergie ainsi que l’énergie du soleil. Le soleil répand son énergie sur la terre et fait pousser les choses. Si tu laisses la lumière du soleil pénètre ton corps, ton énergie elle aussi croîtra.

Clara me dit de me laver les mains dans un seau d’eau et de m’asseoir sur une bûche au bord de la clairière à l’extérieur du jardin enclos, car elle allait commencer à me montrer comment diriger mon attention vers le soleil. Je devrais toujours porter un chapeau à large bord afin de protéger ma tête et mon visage. Elle m’avertit aussi de ne jamais faire plus de quelques minutes à la fois de chacune des passes de respiration qu’elle allait me montrer.



(…)

L’intention préétablie de ces passes est de faire passer l’énergie depuis le souffle jusqu’à l’endroit où nous plaçons notre attention.. Ce pourrait être un organe dans notre corps, ou un canal d’énergie, ou même une pensée ou un souvenir, comme dans le cas de la récapitulation.

(…)

Clara me donna l’instruction de faire face au soleil, les yeux fermés, puis de prendre une profonde inspiration par la bouche et d’attirer la chaleur et la lumière du soleil dans mon estomac. Je devais l’y retenir le plus longtemps possible, puis avaler ma salive et finalement, expirer tout l’air restant.

Prétends-toi tournesol, me taquina-t-elle. Garde toujours ton visage tourné vers le soleil quand tu respires. La lumière du soleil charge le souffle de pouvoir. Aussi, veille bien à inspirer de grandes goulées d’air et à remplir complètement tes poumons. Fais cela trois fois.

Elle expliqua que, dans cet exercice, l’énergie du soleil se répand automatiquement à travers tout le corps. Mais nous  pourrions délibérément envoyer les rayons guérissants du soleil sur n'importe quel endroit du corps en touchant le point où nous voudrions qu'aille l'énergie, ou simplement en utilisant l'esprit pour y diriger l'énergie.

« En fait, quand tu auras pratiqué cette respiration suffisamment longtemps, tu n'auras plus besoin de te servir des mains, poursuivit-elle. Tu peux juste visualiser les rayons du soleil s'infiltrant peu à peu directement dans une partie spécifique de ton corps. »

Elle me proposa de faire de nouveau trois fois cette respiration, mais, cette fois, en respirant par le nez et en visualisant la lumière qui coulait à l'intérieur de mon dos, énergétisant ainsi les canaux le long de ma colonne vertébrale. De cette manière, les rayons du soleil inonderaient tout mon corps.



« Si tu veux omettre complètement la phase de respiration par le nez ou par la bouche, dit Clara, tu peux respirer tout de suite par l'estomac, la poitrine ou le dos. Tu peux même faire monter l'énergie dans le corps à travers la plante des pieds. »

Elle me dit de me concentrer sur le bas de l'abdomen, sur le point juste au-dessous du nombril, et de respirer de manière détendue jusqu'à sentir un lien se former entre mon corps et le soleil.

À mesure que j'inspirais sous sa direction, je pouvais sentir l'intérieur de mon estomac devenir plus chaud et se remplir de lumière. Au bout d'un moment, Clara me dit de pratiquer la respiration par d'autres endroits. Elle toucha le point sur mon front entre les deux yeux. 

Quand je concentrai là mon attention, ma tête s'inonda d'une clarté jaune. Clara me recommanda d'absorber le plus possible de vitalité du soleil en retenant mon souffle, puis en roulant les yeux dans le sens des aiguilles d'une montre avant d'expirer. Je suivis ses instructions et la clarté jaune s'intensifia.


Taisha Abelar. Le passage des sorciers. Voyage initiatique d’une femme vers l’autre réalité. 1992. Editions du Seuil, 1998, traduction Sylvie Carteron. Extraits pages 146-148 

samedi 9 avril 2022

Perception psychique

Vois-tu, l’évolution mentale a suivi un itinéraire bien précis. Tout d’abord, le chaos. Puis l’éveil de la conscience. L’instinct. Un fonctionnement où l’individualité était quasi-inexistante, et dominée par la collectivité. C’était l’état mental du primitif.

Puis le champ de l’esprit a cessé de s’élargir. Au contraire, il s’est limité au maximum, pour acquérir une précision et une puissance d’autant plus grande. En un mot : la concentration. c’est pratiquement l’état que nous avons atteint aujourd’hui. Nous sommes des maîtres absolus dans le domaine de la technique, et, inversement, de parfaits incapables dans celui de la connaissance de soi.

L’ultime étape, celle qui reste à venir - à moins que, peut-être, elle ait déjà commencé - consiste en ceci : conserver les valeurs de la rationalité, de l’objectivité ; et, en même temps, se replonger dans le chaos de l’irrationnel. Ce qui apparaîtra comme une régression sera, en fait, un pas en avant dans la spéculation subjective. Un progrès vers la maîtrise de soi. En bref, vers la conscience.





Je suis convaincu que tout être humain, depuis sa naissance, est doué d’une perception psychique plus ou moins développée ; et que son organisme n’a besoin que d’un petit coup de pouce pour être capable de l’utiliser dans les situations concrètes. Naturellement, rares sont ceux qui soupçonnent l’existence d’un tel pouvoir. Le concept même de ce pouvoir, d’ailleurs, a très mauvaise réputation en ce moment. Et, à cause de cela, il n’est guère mis en évidence. Comme tout autre talent de l’esprit humain, il besoin d’amour et d’attention pour s’épanouir. Une approche négative lui est néfaste.. ce n’est pas un facteur mesurable, ni facile à examiner - que l’on y croie ou non - et c’est ce qui rend ce pouvoir insaisissable. pour ne pas dire suspect sur le plan scientifique. Malgré tout, je suis persuadé qu’avec le temps les hommes prendront conscience de l’existence de leur psi, et cette prise de conscience leur permettra de réactiver leurs potentialités, restées en sommeil depuis si longtemps.


Richard Matheson, Echos, 1958, 1986. Traduction Jean-Paul Gratias. Rivages/Noir, 2000, 2e édition, pp.172-174.

samedi 26 juin 2021

Un moment de toute éternité




La première question n’est nullement de savoir si nous sommes satisfait de nous-mêmes, mais s’il y a quelque chose de quoi nous soyons satisfaits. En admettant que nous disions « oui » à un seul moment, nous avons par là dit « oui » non seulement à nous-mêmes, mais à l’existence tout entière. Car rien n’est isolé, ni en nous-mêmes, ni dans les choses : et, si notre âme a frémi de bonheur et résonné comme les cordes d’une lyre, ne fût-ce qu’une seule fois, toutes les éternités étaient nécessaires pour provoquer ce seul événement, et, dans ce seul moment de notre affirmation, toute éternité était approuvée, délivrée, justifiée et affirmée.


Friedrich Nietzsche, La volonté de puissance, traduction Henri Albert, Livre de Poche, 1991, page 478.

samedi 19 juin 2021

Nous pouvons tous voir

Or, à l’instant même où je pris conscience du fait qu’elle était un guerrier tout à fait magnifique, il m’arriva une chose très surprenante. La manière la plus précise de la décrire serait de dire que j’avais senti soudain mes oreilles claquer. Sauf que j’avais ressenti le claquement au milieu de mon corps, juste au dessous de mon nombril, plus intensément qu’avec mes oreilles elles-mêmes. Aussitôt après le claquement, tout devint plus distinct : ouïe, vue, odorat. Ensuite je sentais un bourdonnement intense qui, bizarrement, ne perturba pas ma capacité auditive : le bourdonnement était fort, mais il ne noyait pas les autres sons. C’était comme si j’entendais le bourdonnement avec une partie de moi, autre que mes oreilles. Un éclair brûlant traversa mon corps. Et aussitôt après je me souvins d’une chose que je n’avais jamais vue. C’était comme si une mémoire étrangère avait pris possession de moi.



(…)

Le Nagual disait que chacun de nous peut voir et que pourtant nous choisissions de ne pas nous souvenir de ce que nous voyons (…) nous pouvons tous voir.


Carlos Castaneda, Le second anneau du pouvoir, 1977, traduction Guy Casaril ; édition Folio Essais, 1997, pp.325-327.

jeudi 10 juin 2021

Les Quatre vents

 Le vent se déplace à l'intérieur du corps d'une femme. Le Nagual dit que c'est comme ça parce que les femmes ont une matrice. Une fois qu'il est à l'intérieur de la matrice, le vent vous soulève, tout simplement, et vous dit de faire certaines choses. Plus la femme est calme et détendue, meilleures sont les résultats. 



(...)
Il y a quatre vents, comme il y a quatre directions. C'est-à-dire, bien sûr, pour les sorciers et pour tout ce que les sorciers font. Quatre est un nombre-pouvoir pour eux. Le premier est la brise, le matin. Elle apporte l'espoir et la clarté ; elle est le messager du jour. Elle vient et va et pénètre dans tout. Parfois elle est douce et elle passes inaperçue ; d'autres fois elle est hargneuse et inopportune.
Autre vent, le vent dur ; il est soit très chaud, soit très froid, soit les deux. Un vent de la mi-journée. Explosant, plein d'énergie, mais aussi plein d'aveuglement. Il brise les portes et abat les murailles. une sorcière doit être terriblement forte pour s'atteler au vent dur.
Ensuite il y a le vent froid de l'après-midi. triste et pénible. Un vent qui ne vous laisse jamais en paix; il vous glace et vous fait pleurer. Le Nagual disait qu'il y a une telle profondeur liée à lui que cela vaut tout de même vraiment la peine de la rechercher.
Enfin il y a le vent chaud. Il réchauffe, protège et enveloppe tout. C'est un vent de la nuit pour les sorciers. Son pouvoir s'accorde avec l'obscurité.
Voilà les quatre vents. ils sont également liés aux quatre directions. La brise est l'est. le vent froid est l'ouest. Le vent chaud est le sud. Le vent dur est le nord.
Les quatre vents ont aussi des personnalités. La brise est allègre, doucereuse et sournoise. le vent froid est maussade, mélancolique et toujours pensif. Le vent chaud est heureux, dévergondé et esbroufeur. Le vent dur est énergique, dominateur et impatient.
Le Nagual dit que les quatre vents sont des femmes. C'est pourquoi les guerriers-femmes les recherchent.

C. Castaneda, Le second anneau du pouvoir, 1977, traduction Guy Casaril, 1979, édition Filio Essais, pp.55-56.

mercredi 1 mai 2019

L'art du calme intérieur

Le lâcher-prise vient lorsque vous ne demandez plus : « Pourquoi cela m’arrive-t-il ? »

D’une certaine manière manière, le lâcher-prise est la transition intérieure de la résistance à l’acceptation, du « non au « oui ». Lorsque vous lâchez prise, votre sentiment personnel cesse de s’identifier à une réaction ou à un jugement mental pour passer à l’espace qui entoure cette réaction ou ce jugement. Au lieu de s’identifier à la forme -pensée ou émotion -, il est, tout simplement, et reconnaît en vous ce qui est sans forme, la conscience spacieuse.



Tout ce que vous acceptez entièrement vous mêne à la paix, même l’impossibilité d’accepter, même la résistance.

Laissez la Vie tranquille. Laissez-la être.


Eckhart Tolle, L’art du calme intérieur, 2003, traduction Michel Saint-Germain. J’ai lu, 2012, p.74-75.