jeudi 10 juin 2021

Les Quatre vents

 Le vent se déplace à l'intérieur du corps d'une femme. Le Nagual dit que c'est comme ça parce que les femmes ont une matrice. Une fois qu'il est à l'intérieur de la matrice, le vent vous soulève, tout simplement, et vous dit de faire certaines choses. Plus la femme est calme et détendue, meilleures sont les résultats. 



(...)
Il y a quatre vents, comme il y a quatre directions. C'est-à-dire, bien sûr, pour les sorciers et pour tout ce que les sorciers font. Quatre est un nombre-pouvoir pour eux. Le premier est la brise, le matin. Elle apporte l'espoir et la clarté ; elle est le messager du jour. Elle vient et va et pénètre dans tout. Parfois elle est douce et elle passes inaperçue ; d'autres fois elle est hargneuse et inopportune.
Autre vent, le vent dur ; il est soit très chaud, soit très froid, soit les deux. Un vent de la mi-journée. Explosant, plein d'énergie, mais aussi plein d'aveuglement. Il brise les portes et abat les murailles. une sorcière doit être terriblement forte pour s'atteler au vent dur.
Ensuite il y a le vent froid de l'après-midi. triste et pénible. Un vent qui ne vous laisse jamais en paix; il vous glace et vous fait pleurer. Le Nagual disait qu'il y a une telle profondeur liée à lui que cela vaut tout de même vraiment la peine de la rechercher.
Enfin il y a le vent chaud. Il réchauffe, protège et enveloppe tout. C'est un vent de la nuit pour les sorciers. Son pouvoir s'accorde avec l'obscurité.
Voilà les quatre vents. ils sont également liés aux quatre directions. La brise est l'est. le vent froid est l'ouest. Le vent chaud est le sud. Le vent dur est le nord.
Les quatre vents ont aussi des personnalités. La brise est allègre, doucereuse et sournoise. le vent froid est maussade, mélancolique et toujours pensif. Le vent chaud est heureux, dévergondé et esbroufeur. Le vent dur est énergique, dominateur et impatient.
Le Nagual dit que les quatre vents sont des femmes. C'est pourquoi les guerriers-femmes les recherchent.

C. Castaneda, Le second anneau du pouvoir, 1977, traduction Guy Casaril, 1979, édition Filio Essais, pp.55-56.

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