vendredi 9 septembre 2022

Taisha Abelar : la respiration du soleil

C’est pourquoi tu dois cultiver le jardin et absorber son énergie ainsi que l’énergie du soleil. Le soleil répand son énergie sur la terre et fait pousser les choses. Si tu laisses la lumière du soleil pénètre ton corps, ton énergie elle aussi croîtra.

Clara me dit de me laver les mains dans un seau d’eau et de m’asseoir sur une bûche au bord de la clairière à l’extérieur du jardin enclos, car elle allait commencer à me montrer comment diriger mon attention vers le soleil. Je devrais toujours porter un chapeau à large bord afin de protéger ma tête et mon visage. Elle m’avertit aussi de ne jamais faire plus de quelques minutes à la fois de chacune des passes de respiration qu’elle allait me montrer.



(…)

L’intention préétablie de ces passes est de faire passer l’énergie depuis le souffle jusqu’à l’endroit où nous plaçons notre attention.. Ce pourrait être un organe dans notre corps, ou un canal d’énergie, ou même une pensée ou un souvenir, comme dans le cas de la récapitulation.

(…)

Clara me donna l’instruction de faire face au soleil, les yeux fermés, puis de prendre une profonde inspiration par la bouche et d’attirer la chaleur et la lumière du soleil dans mon estomac. Je devais l’y retenir le plus longtemps possible, puis avaler ma salive et finalement, expirer tout l’air restant.

Prétends-toi tournesol, me taquina-t-elle. Garde toujours ton visage tourné vers le soleil quand tu respires. La lumière du soleil charge le souffle de pouvoir. Aussi, veille bien à inspirer de grandes goulées d’air et à remplir complètement tes poumons. Fais cela trois fois.

Elle expliqua que, dans cet exercice, l’énergie du soleil se répand automatiquement à travers tout le corps. Mais nous  pourrions délibérément envoyer les rayons guérissants du soleil sur n'importe quel endroit du corps en touchant le point où nous voudrions qu'aille l'énergie, ou simplement en utilisant l'esprit pour y diriger l'énergie.

« En fait, quand tu auras pratiqué cette respiration suffisamment longtemps, tu n'auras plus besoin de te servir des mains, poursuivit-elle. Tu peux juste visualiser les rayons du soleil s'infiltrant peu à peu directement dans une partie spécifique de ton corps. »

Elle me proposa de faire de nouveau trois fois cette respiration, mais, cette fois, en respirant par le nez et en visualisant la lumière qui coulait à l'intérieur de mon dos, énergétisant ainsi les canaux le long de ma colonne vertébrale. De cette manière, les rayons du soleil inonderaient tout mon corps.



« Si tu veux omettre complètement la phase de respiration par le nez ou par la bouche, dit Clara, tu peux respirer tout de suite par l'estomac, la poitrine ou le dos. Tu peux même faire monter l'énergie dans le corps à travers la plante des pieds. »

Elle me dit de me concentrer sur le bas de l'abdomen, sur le point juste au-dessous du nombril, et de respirer de manière détendue jusqu'à sentir un lien se former entre mon corps et le soleil.

À mesure que j'inspirais sous sa direction, je pouvais sentir l'intérieur de mon estomac devenir plus chaud et se remplir de lumière. Au bout d'un moment, Clara me dit de pratiquer la respiration par d'autres endroits. Elle toucha le point sur mon front entre les deux yeux. 

Quand je concentrai là mon attention, ma tête s'inonda d'une clarté jaune. Clara me recommanda d'absorber le plus possible de vitalité du soleil en retenant mon souffle, puis en roulant les yeux dans le sens des aiguilles d'une montre avant d'expirer. Je suivis ses instructions et la clarté jaune s'intensifia.


Taisha Abelar. Le passage des sorciers. Voyage initiatique d’une femme vers l’autre réalité. 1992. Editions du Seuil, 1998, traduction Sylvie Carteron. Extraits pages 146-148 

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