Chaque fois que nous sommes confrontés dans la vie à des situations inhabituelles, nous recourons à trois sortes de mauvaises habitudes. Tout d'abord, nous pouvons négliger ce qui est en train de se produire ou ce qui est en train de se produire ou ce qui est déjà arrivé, et nous sentir comme si rien ne s'était passé. C'est la façon d'agir du sectaire. Puis nous pouvons accepter n'importe quoi selon les apparences et avoir le sentiment de connaître ce qui se passe. C'est le comportement de l'homme zélé. Enfin nous pouvons être obsédés par un événement, parce que nous ne pouvons ni le négliger ni l'accepter entièrement. C'est la manière de l'imbécile (...). Il y en a une quatrième, qui est la correcte, c'est la manière du guerrier. Un guerrier agit comme si rien n'était jamais arrivé, parce qu'il ne croit en rien, quoiqu'il arrive, parce qu'il accepte les choses telles qu'elles se présentent. Il accepte sans accepter, il néglige sans négliger. Il n'a pas le sentiment de savoir, mais il ne se sent pas non plus comme s'il contrôlait la situation, même s'il tremble dans ses souliers. D'agir ainsi fait disparaître l'obsession.
Carlos Castaneda, Histoires de pouvoir, 1974. Traduction Carmen Bernand, éditions Gallimard, 1975, page 55.
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