Essaie de t’imaginer comme un gigantesque entrepôt de mémoire, suggéra-t-elle. Dans cet entrepôt, quelqu’un d’autre que toi a emmagasiné des sentiments, des idées, des dialogues mentaux et des modes de comportement. Comme c’est ton entrepôt, tu peux y aller et fouiller partout quand tu veux et utiliser tout ce qui s’y trouves. Le problème, c’est que tu n’as absolument pas ton mot à dire sur le stock, car il était déjà établi avant que tu n’entres en possession de l’entrepôt. Ainsi, tu es radicalement limitée dans ta sélection d’objets.
(...)
Nous pouvons considérer le corps soit comme un organisme biologique, soit comme une source de pouvoir, expliqua Clara. Cela dépend de l’état du stock dans notre entrepôt ; le corps peut être dur et rigide ou souple et doux. Si notre entrepôt est vide, le corps lui-même est vide et l’énergie issue de l’infinité peut y circuler librement. (…)
Quand nous sommes suffisamment vidés de notre stock encombrant et périmé, l’énergie vient à nous et se rassemble naturellement. Quand une somme d’énergie suffisante se soude, elle se transforme en pouvoir. Tout peut annoncer sa présence : un bruit fort, une voix douce, une pensée étrangère, un élan soudain de vigueur ou de bien-être.
Taisha Abelar. Le passage des sorciers. Voyage initiatique d’une femme vers l’autre réalité. 1992. Editions du Seuil, 1998, traduction Sylvie Carteron. Extraits page 103 et page 135
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